Nos données numériques sont canalisées dans des espaces imperceptibles où transite un vaste flux d'information. Nous le savons, la quiétude de ces infrastructures en réseau est mise à mal, tant par les puissances économiques que politiques. Chaque requête, aussi insignifiante soit-elle, est captée, analysée, inventoriée par différents systèmes algorithmiques. Difficile donc de ne pas continuer à alimenter ce vaste flux informationnel dont le contrôle nous échappe.

En s’inspirant de l’image du dégât des eaux (fuite d'un élément invisible), Fluence évoque l’amas de traces que nous produisons et dont s’imprègnent nos espaces virtuels : une insalubrité numérique à laquelle nous nous exposons quotidiennement.

Afin de matérialiser ce phénomène abstrait et immatériel dans le monde tangible, Fluence est constituée d’un vidéo-mapping génératif plaquant un écoulement infini sur les arêtes d’un mur. Grâce à un système basé sur la captation des probe-requests (requêtes préalables à toute association wifi), l’installation détecte la présence des smartphones et ordinateurs à proximité, à l’insu du public. Plus ils sont nombreux, plus Fluence se propage dans l’espace. Un moniteur restitue les données captées et permet au spectateur d’identifier son téléphone dans le flux ayant nourri la projection.

Installation réalisée avec Dylan Cote
Soutien technique : Augustin Lafanechère

Lauréat de l'appel à projet "Arts et technologies de l'enseignement supérieur" en 2018.
Exposé au festival Scopitone (2018), à la Gaîté Lyrique (2019), au Puzzle à Thionville (2019), au festival Electrochoc à Bourgoin-Jallieu (2019), à la galerie Glass-Box (2019)